Dans sa chronique hebdomadaire sur RCF Radio consacrée aux mots, Jean Pruvost, lexicologue et historien de la langue française, soulignait fin mars que « le contexte international actuel, entre crises politiques et guerres effrayantes, appelle au plus vite un apaisement et le mot négociation s’impose ».
En explorant l'étymologie et l'évolution du mot « négociation » Jean Pruvost nous explique que, bien que le mot « négociation » commence comme le mot « négation », il a un sens positif. Ouf, certains semblaient l’avoir oublié !
« Le terme dérive en effet du verbe latin « negotiari », signifiant initialement « faire du commerce ». Ce n'est qu'en 1544 que le mot acquiert le sens d'entretiens pour parvenir à un accord ».
L’auteur du Dico des Dictionnaires souligne également que l'origine du mot « négoce », attesté dès 1190, signifiant « occupation » ou « affaires », est lié à l'absence de loisir et indique une activité commerciale. Ainsi on ne négocie pas par plaisir mais avec plaisir !
Le lexicologue met également en lumière la synonymie entre « négoce » et « trafic », en précisant que le mot « trafic » a des connotations négatives, souvent associées à des activités mal vues.
Enfin, Jean Pruvost rappelle que la négociation, au sens ancien, est ce qui « est sans lie », sans déchets… Pas de tromperies, ni duperies ou vices cachés. La négociation se veut propre même si elle n’est pas le propre de tous !
Et comme aime à le rappeler Xavier Debril, président de Scotwork France, « la négociation est aussi gage de civilité et de civilisation », voire d’universalité ? En tout cas d’harmonie !