Donald Trump en campagne pour l’investiture à la candidature républicaine aux élections présidentielles américaines, c’est la mèche autant en bataille que les mots proférés souvent proches de l’excès et de la manipulation. En meeting dans l’Iowa, l’ex-président US a raillé les capacités de négociateur d’Emmanuel Macron, omettant au passage de dire toute la vérité. Coutumier du fait ?
Relaté par Courrier International, ainsi que par de nombreux médias (propos également visibles sur la chaine YouTube de Sky News Australia), ainsi, l’ancien chef d’état américain et candidat à sa réélection en 2024, s’est-il moqué du président français évoquant un bras de fer téléphonique concernant le projet de loi Gafa (Google, FaceBook, Apple, Amazon). Pour mémoire, la France s’apprêtait alors à taxer à 3% le chiffre d’affaires des géants du numérique.
Courrier International restitue ce dialogue édifiant d’une part, sur l’improbable manière de négocier des plus grands mais aussi, sur la façon dont certains transforment la réalité pour en tirer le meilleur parti… d’en rire ? Jaune, il faut bien l’avouer !
« Je lui ai dit : ‘Non, Emmanuel, tu ne vas pas le faire’ », explique Donald Trump, rejouant alors la scène de la négociation. Se positionnant en homme fort, le candidat républicain s’est alors vanté d’avoir menacé Emmanuel Macron de taxer à 100 % les vins et les champagnes expédiés aux États-Unis. Une menace qui, selon son récit, aurait fait paniquer son homologue.
« Vous ne pouvez pas faire ça, Donald, vous ne pouvais pas faire ça ! » dit alors Donald Trump en caricaturant son homologue avec un fort accent français. « Je lui ai dit : ‘Oui je peux, je suis même en train de signer cette loi au moment où je vous parle’ », poursuit l’ancien président des États-Unis. Emmanuel Macron se serait alors rétracté. “Il a laissé tomber, ç’a été aussi facile que ça”, a conclu le candidat. Trump a juste omis de préciser que la France a bel et bien fini par adopter cette loi.
Le mépris de Donald Trump vis-à-vis d’Emmanuel Macron n’est pas à une facétie près, déjà en avril dernier, il l’accusait sur Fox News d’être « un lèche-botte de la Chine ».
Une évidence cependant, si la menace en négociation semble être une arme de persuasion offensive chez des personnages tels que Trump, c’est surtout au service de leur image plus qu’au nom de la vérité, et en l’occurrence concernant la loi Gafa, de l’efficacité. Quant à aux qualités de négociateur dont Trump s’attribuait tous les mérites dans son best-seller The Art of the Deal, il s’apparente plutôt ici à du chantage qu’à la recherche de compromis.
Les coulisses des grandes négociations ne se révèlent que bien longtemps après leur terme et d’abord aux historiens. Nous n’en saurons donc guère plus. En revanche les effets de manche qui s’en inspirent, ils ne viseraient qu’à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Puissent les électeurs américains être correctement éclairés pour négocier clairement leur avenir. Un éléphant républicain, ça peut « trumper » fort !