Point d’ancrage en négociation : l’influence stratégique de la première offre
Lors d'une négociation, la première offre peut jouer un rôle décisif dès le départ. Ce phénomène est connu sous le nom de point d’ancrage ou effet d’ancrage, un concept bien documenté par les psychologues et experts en comportement. Comprendre cette dynamique est crucial pour améliorer ses résultats lors d'une négociation. Explications bien ancrées !
« La première impression est la bonne », un adage bien connu qui s’applique également aux négociations. Dès les premiers échanges, le savoir-être joue sur la perception de votre interlocuteur : poignée de main affirmée, attitude ouverte et regard direct. Mais l’élément clé reste la première offre. Elle pose les bases de la discussion et sert de référence psychologique à toutes les propositions ultérieures.
Biais cognitif : l'effet d’ancrage
Le point d’ancrage est un biais cognitif qui amène les individus à accorder un poids disproportionné à la première information qu'ils reçoivent. En négociation, cela signifie que la première offre devient une référence autour de laquelle toutes les discussions gravitent. Selon le site québécois Psychomédia, basé sur une étude publiée dans Psychology Bulletin, « les jugements et interprétations qui suivent se construisent souvent autour de cette première information ». Cela s'applique aussi bien dans les contextes professionnels que personnels.
Ce biais ne se limite pas à des situations spécifiques ; il oriente les différentes formes de négociations, qu'elles soient commerciales, salariales ou même diplomatiques. Double avantage à poser cette première ancre : elle permet non seulement aux négociateurs puissants de prendre le contrôle de la discussion, mais elle s’avère également bénéfique pour ceux qui se trouvent dans une position moins dominante.
Une stratégie rationnelle ou émotionnelle ?
Le magazine Sciences Humaines rappelle que la première offre agit comme une « référence pour les discussions ultérieures et influence les décisions de manière parfois irrationnelle ». En d’autres termes, même si les informations qui suivent la première offre sont objectives et mesurées, elles seront inévitablement comparées à cette première proposition, ce qui peut conduire à des prises de décision biaisées.
Pourquoi faire la première offre ?
Cela peut sembler risqué, mais c’est en réalité une tactique puissante si elle est bien exécutée. Le fait de « jeter l’ancre » permet de façonner l'environnement de la discussion. Les interlocuteurs s'accrochent inconsciemment à ce point de référence, modifiant leur perception des propositions suivantes. C’est pourquoi, dans les négociations, il est souvent préférable d’être celui qui fait le premier pas, même si cela implique une préparation minutieuse pour que cette première offre soit perçue comme réaliste et attractive.
« 80% de la réussite est dans le premier pas ». (Woody Allen)