Il a tutoyé les sommets de sa Savoie natale comme les sommets internationaux, il fut le négociateur incontournable du Brexit et le voici aujourd’hui Premier ministre d’une France divisée et fracturée. Il s’apprête à découvrir une Assemblée Nationale composée de trois blocs parlementaires, sans majorité absolue. Une gageure mais il en a vu d’autres. Décryptage d’un discours de passation de pouvoir.
Tout d’abord, Le négociateur, que l’on soit de son bord ou non, qu’est Michel Barnier fait autorité non seulement par son expérience mais pas son attitude sans arrogance aucune (cela nous change). Un ton calme et posé, de légers traits d’humour, le Premier ministre rassure plus que ne provoque. Comme l’excellent négociateur qu’il est, il aborde cette nouvelle page avec « beaucoup d’humilité, une forme olympique et de la détermination ». Il estime également qu’il « faudra beaucoup d’écoute » et « du respect à l’égard de toutes les forces politiques qui sont représentées » au Parlement.
En gage de son ouverture aux autres forces politiques, il précise que : « Le sectarisme est une preuve de faiblesse. Quand on est sectaire, c’est qu’on n’est pas sûr de ses idées ».
En quelques mots, Michel Barnier s’impose comme un homme de compromis et par sa stature, prend de la hauteur vis-à-vis des boulets rouges qui l’étrillent déjà. Il nous rappelle également quelques valeurs clés de la négociation : sens de l’écoute, respect mutuel, ouverture d’esprit et détermination.
Dans un contexte social, économique, politique aussi perturbé que le nôtre, la mission parait aujourd’hui quasi impossible à tenir… Mais impossible n’est pas français !