L’expression “pas de souci” ou “pas de problème” est devenue une locution courante dans nos échanges quotidiens, jusque dans nos négociations. Quentin Périnel, journaliste au Figaro, la décrit comme « une expression grotesque qu’il est grand temps d’éradiquer de notre vocabulaire ».
À première vue, cette phrase semble indiquer que l’on va dans le sens de son interlocuteur et de sa demande, alors que paradoxalement, elle se compose de termes négatifs. L’Académie française juge même son « emploi fautif » et les psychanalystes y voient une forme de dénégation de la réalité.
Ne trahirait-elle pas les doutes que les mots « souci » et « problème » suggèrent chez celui qui les utilise ? Voire qu’il tente de dissimuler ? Il y a tout lieu de s’en inquiéter ! Elle semble en effet fréquemment employée pour éviter d’admettre un oubli ou une négligence.
L’expression devient encore plus irritante lorsqu’elle est utilisée pour répondre à une demande spécifique. Par exemple, accepter de remplacer quelqu’un à une réunion avec un « pas de souci » peut signifier que l’on n’en a aucune envie mais qu’on le fait quand même. Idem quand nous validons un souhait de notre interlocuteur.
Pour conclure, cette expression a envahi nos échanges quotidiens et nos relations commerciales, et pourtant, elle peut véhiculer des connotations négatives, voire hypocrites. Il est donc préférable de la remplacer par des expressions plus positives et sincères. « Avec plaisir » ou « je vous en prie » sont des locations nettement plus engageantes et acceptables !