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L’expression du mois : « Corrigez-moi, si je me trompe… »

Alexis Debril
Tiendat Nguyen
© Tiendat Nguyen

 

« Corrigez-moi, si je me trompe… », voilà une expression qui, utilisée à bon escient, peut vous ouvrir bien des portes ou éviter qu’elles ne se referment. Valider le ressenti de votre interlocuteur, reformuler ses propos et ainsi démontrer leur compréhension, pousser à rectifier le tir, faire preuve d’humilité et de respect, c’est une formule qui, à défaut d’être magique, invite au dialogue et esquisse de futures relations de confiance.

 

Elle introduit bien sûr une affirmation dont vous souhaitez valider les termes et le sens. Lors d’une négociation, chaque mot compte et peut être aussi à double sens. C’est pourquoi, la reformulation facilite la compréhension mutuelle : se mettre d’accord à la fois sur « ce dont on parle » mais également sur « comment nous en parlons ».

 

En reconnaissant ouvertement la possibilité de vous tromper (juste un petit défaut d’interprétation, donc non préjudiciable), vous contribuez ainsi à créer un cadre collaboratif où les erreurs peuvent être corrigées sans jugement, tout en débouchant sur un échange constructif d'idées.

 

Le moment idéal pour utiliser cette expression introductive : dès que vous souhaitez obtenir des commentaires ou des clarifications. Par exemple, après l’énoncé d’une prise de position ou le développement d’une proposition. Pour votre interlocuteur, elle signifiera, de façon subtile, que vous restez ouvert à une critique constructive tout en valorisant votre jugement dans l’affirmation suivant notre fameux « Corrigez-moi si je me trompe ».

 

Il y a aussi la manière de la dire. Le ton doit être sincère et cordial, jamais condescendant ou sarcastique. Quant à la réponse, même si elle ne va pas dans votre sens, acceptez-là mais ne la subissez pas, il y a certainement des points d’intersection sur lesquels rebondir. Déjà, vous aurez montré votre capacité à conduire une discussion plus franche incluant la possibilité de commettre une erreur (d’interprétation !). Cela renforcera votre crédibilité et donnera l’image d’un négociateur ouvert et honnête (non, ici, il n’y pas de redondance !).

 

En revanche, cette expression est à utiliser avec parcimonie et judicieusement. De manière répétitive, elle produirait tout le contraire de l’effet recherché : « corrigez-moi, si je me trompe, mais nous n’avez rien compris ! ». Alors, loin de vous l’idée de suggérer que vous vous trompez souvent ou que vous trompez votre monde.

 

Comme l’affirme Karl Jaspers, « Celui qui veut être vrai, doit risquer de se tromper. ». La négociation impose que ce risque soit mesuré, sous peine que la « correction » soit sévère !

 

 

 

 

 

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