En cette période de fêtes de fin d’année, la table est évidemment à l’honneur. Si partage et convivialité sont donc à la fête, ils le sont également à la table de négociation.
Inscrite par l’Unesco au patrimoine culturel de l’Humanité, la gastronomie française demeure un art de vivre indissociable de pratiques de négociation diplomatiques et commerciales. « La négociation comme la gastronomie prend sa source au 17ème et 18ème siècles évoque Cairn.info, avec l’apogée de leur alliance personnifiée par Talleyrand et son chef Carême, lors du Congrès de Vienne (1814-1815) ». L’un des plus grands diplomates de notre histoire sut alors, en faisant notamment servir les petits plats dans les grands, faire entendre la voix d’une France en déroute, et dans le concert des nations gagnantes, lui faire même tirer son épingle du jeu.
Encore hier, une étude américaine démontrait que la manière dont un repas était servi et consommé pouvait stimuler la coopération (RTBF/AFP), notamment en cas de coopérations commerciales. La Revue Psychological Science souligne également que « si un repas est partagé, ou encore mieux les plats qui le composent, comme dans la culture chinoise ou indienne, la collaboration sera plus optimale et profitable ». Ainsi « les équipes partageant leur nourriture concluraient un accord en quatre fois moins de temps que celles qui ont un plat individuel ». Ce ne seraient donc pas les qualités de négociateurs qui feraient ici la différence, mais la « nécessité de se coordonner et de trouver une harmonie dans les mouvements » pour consommer un plat à plusieurs.
Certes les repas d’affaires, spécificité bien française, ont tendance à se faire plus rares, faute de temps, de budget, d’évolution des mœurs ou de régime (!)… Une certitude : pour préparer ou faire avancer dans une négociation, il faut savoir parfois mettre les pieds dans le même plat et les mains à la pâte. Métaphore savoureuse ou simple réalité, à chacun sa cuisine mais les techniques restent les mêmes… pour faire recette. Un conseil : sachons garder raison et ne soyons pas trop gourmands !