Les négociations doivent se clore le 1er mars et plus que jamais les tensions entre supermarchés et industriels sont palpables. Quant à la hausse des coûts de production, des prix des matières premières et des dépenses énergétiques, elle ne fait qu’empirer des négociations traditionnellement compliquées. Et pourtant la loi Egalim 2 devait les faciliter.
Adoptée en urgence fin 2021, la loi Egalim 2 était censée protéger les revenus des producteurs lors des négociations annuelles entre industrie agro-alimentaire et grandes surfaces. Or dans ce contexte de flambée des prix que tout le monde subit, celles-ci affirment respecter strictement la loi Egalim 2, tout en revendiquant dans les médias, l’argument massue qu’est la défense du consommateur final.
Or si la loi fixe les prix des produits vendus en supermarchés, elle laisse la porte ouverte aux dépenses périphériques liées à la production proprement dite. Citée sur BFM Business, la Fédération des Entreprises et entrepreneurs de France, qui représente les PME fabriquant des produits de grande consommation, a récemment pointé un effet pervers de la loi Egalim 2 : " la non-négociabilité des produits agricoles qui a entraîné de facto la négociabilité des emballages, de l'énergie, du transport et des salaires", des postes de dépenses également touchés par l'inflation des coûts. De plus la loi, n’empêche pas les passes d’armes sur les produits n’impliquant pas d’agriculteurs français.
Cet effet pervers est l’illustration d’une technique de négociation contournant le non négociable par ce qui peut l’être. Mode coopératif ou compétitif ? Cynisme ou réalisme ?
À vous de juger l’art et la manière d’atteindre ses objectifs. Dans notre esprit, quelle que soit la négociation, elle vise la recherche d’un terrain d’entente et d’un accord satisfaisant pour les deux parties… Faudra-t-il ici passer par une loi Egalim 3 ?