Élections de mi-mandat aux États-Unis, Donald Trump entre en campagne casquette rouge vissée au crâne et plus que jamais prêt à mobiliser ses troupes, y compris en rebondissant sur des schémas de pensée trompeurs et/ou « trumpiens ». Parmi ces biais cognitifs, l’effet de répétition.
Le principe en est simple, plus on répète une affirmation même erronée, plus elle finit par emporter l’adhésion. Un exemple, à force de scander que les dernières élections américaines étaient truquées, Donald Trump est parvenu à influencer des millions d’Américains sur le fait improbable qu’elles l’étaient réellement.
Ainsi la Fondation Descartes nous rappelle que « la répétition d’une affirmation crée un effet de vérité qui peut avoir des implications directes sur des croyances erronées ». Autrement la répétition finit par fragiliser les évidences, en instillant d’abord le doute puis en imposant son message, lui-même relayé par les réseaux sociaux, qui lui font écho à l’infini.
Nous avons donc tendance malgré nous à renforcer notre croyance envers une information plus nous l’entendons. Ce biais cognitif est également appelé « Effet de vérité illusoire ». Et nous nous doutons bien que si celui-ci crée des illusions, ce n’est pas pour servir la vérité, mais certains intérêts.
Et dans une négociation ? Les contre-vérités y ont aussi parfois une place de choix, le tout est de pas les laisser prendre leurs aises sous peine de nous manipuler. La maîtrise du dossier et des connaissances qu’il impose, une parfaite concentration et vigilance sur une formulation qui apparait régulièrement, des demandes de clarification permanentes, vont nous permettre d’éviter les pièges d’une éventuelle désinformation.
Nous sommes tous sous influence et savoir démêler le vrai du faux dans le discours de l’autre peut s’avérer parfois complexe. Rester pragmatique et rationnel, accepter l’affect mais pas ses dérives, savoir comparer, sourcer et vérifier ce qui nous interpelle… autant de garde-fous qui préserveront la qualité de nos échanges mais aussi de notre manière de penser.
Si la négociation cherche à raisonner et à résonner autour d’un même diapason, encore faut-il que son « la » sonne juste !