Officiellement toujours en guerre, le Liban et Israël mènent aujourd’hui des négociations sous l’égide de l’Onu et avec la médiation des États-Unis. Objectif : « délimiter leurs frontières maritimes en vue de lever des obstacles à la prospection d’hydrocarbures », précise L’Orient-Le Jour. Les deux voisins ennemis parlant ensemble autrement que par les armes : du jamais vu… Quand la raison l’emporte, ou du moins pour l’instant, la négociation raisonnée.
« Nous sommes ici pour discuter et négocier le tracé de nos frontières sur la base du droit international » a déclaré le général Bassam Yassine, chef de la délégation libanaise, lors du premier round de négociations. « Nous attendons que les autres parties fassent ce qu’elles doivent faire concernant leur engagement sur les exigences du droit international, a-t-il poursuivi (L’Orient-Le Jour).
Quand les intérêts priment sur les rivalités belliqueuses. « Un accord de démarcation pourrait débloquer l’exploration de cette zone », réputée très riche en gaz, rappelle le Monde qui souligne le caractère inédit de ces négociations bilatérales. « Un enjeu crucial pour le Liban, explique le journal, en faillite, menacé de dislocation, dont le gouvernement est démissionaire depuis deux mois ». Chacune des parties revendiquait encore hier la totalité de l’espace maritime concerné (860 km2) et le Liban avait refusé une proposition américaine visant à accorder 60% de cette zone au Liban et 40% à Israël.
Mais l’urgence fait loi et impose désormais que chaque partie se retrouve à la table de négociations. Incontestablement, c’est aussi là un succès pour la diplomatie américaine qui fait écho aux accords de normalisation décrochés, le mois dernier, entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn. « Si la route menant à un accord israélo-libanais, est encore longue, au bout du compte, souligne dans Le Point, la spécialiste Laury Haytayan, tracer des frontières maritimes avec un pays équivaut à reconnaitre l’existence de ce pays ».
Ce premier round a duré une heure, c’est peu mais déjà beaucoup dans un tel contexte géopolitique.
Le dialogue est donc ouvert. Prochaine séance de pourparlers : le 28 octobre.
Pour conclure : plus que jamais, la négociation reste un rempart contre les extrêmes et en l’occurrence ici, un espoir d’apaiser les tensions. On ne s’assoit pas autour d’une table de négociation pour faire de l’image, mais bien pour trouver un terrain d’entente… cordiale, c’est une autre affaire !