La négociation surfe aussi sur le web… Bienvenue dans l’ère de la négociation 2.0. Aujourd’hui : les chatbots, qui envahissent peu à peu le monde virtuel et… réel !
Les ordinateurs sont capables de tout, y compris de gagner aux échecs et encore plus complexe, au jeu de go. Au fil des jours et des algorithmes, ils montent en puissance, rebondissant en temps réel sur leurs propres expériences et erreurs… Même la science-fiction doit se réinventer tant elle apparait parfois dépassée par ses propres prédictions.
Au cœur des interfaces : le chatbot. Autrement dit : un dialogueur ou agent conversationnel communiquant avec l’utilisateur. Objectif : créer l’illusion qu’un programme pense par un dialogue sensé grâce au savant brassage virtuel de connaissances linguistiques, psychologiques et grâce aussi bien sûr à une programmation sur mesure.
Ce n’est un secret pour personne, Facebook « œuvre » à rendre ses chatbots encore plus proches de notre manière de communiquer… et de négocier. En effet, nous apprend le site Pluris, « ses chercheurs en intelligence artificielle (FAIR pour Facebook Intelligence Researchers) apprennent l’art de la négociation à des chatbots ». Une étude récemment publiée par l’un de ses chercheurs exprimait toute sa surprise à constater que les fameux bots se comportaient de façon encore plus humaine que prévue.
Le principe de l’expérimentation fut d’entrainer les chatbots à négocier sur de vrais cas concrets obéissant à un même scénario : deux personnes se répartissant des objets de valeurs différentes. L’idée première était de les pousser, précise Pluris, « à se comporter comme de véritables êtres humains appréhendant et anticipant n’importe quelle situation ». Expérience largement concluante, car les cobayes humains qui « négocièrent » avec les chatbots, n’y virent que du feu. Ils ne surent faire la différence entre un personne réelle et un personnage virtuel.
Mike Lewis, membre de l’équipe de chercheurs FAIR, l’écrit lui-même (source Pluris) : « Dans certaines situations, ils (les chatbots) ont feint un intérêt pour un objet sans valeur, pour finir par faire des compromis en acceptant de céder ». Une technique de négociation bien connue. Et les chatbots l’ont appris tout seuls des humains. L’art de manipuler serait donc contagieux !
Nous ne sommes donc plus très loin d’un monde où certaines négociations se mèneront entre chatbots et accessoirement avec des humains. De là à conclure que les tablettes remplaceront les tables de négociation, n’exagérons pas. C’est là une question d’enjeux mais aussi d’émotions… qui elles ne relèvent pas de la programmation. Et puis, il y aussi les imprévus qui se nichent dans toute négociation… L’anticipation est une chose, le savoir improviser en est une autre !