En cette période de déconfinement, c’est désormais masqué que l’on rejoint les tables de négociation. Si la perception de l’autre, l’interprétation de sa gestuelle et de ses émotions sont rendues moins lisibles par les gestes barrières, le langage des yeux est un livre ouvert à condition de savoir le décrypter… Suivez mon regard !
« Pas si facile ! » nous annonce Mickaël Caron en introduction de l’article du JDD (17/05/2020) intitulé « Le regard comme unique miroir de nos émotions ». En effet, le port du masque nous invite à une lecture plus attentive de ce qu’il nous est donné d’observer chez notre interlocuteur. « Le masque va nous forcer, précise le journaliste, à nous attarder davantage sur la partie supérieure (du visage), comme le front détendu et plissé ». Christian Marendaz, professeur émérite de psychologie cognitive à l’Université de Grenoble et co-auteur d’un livre sur ce sujet* est ici également cité : « Un froncement de sourcil peut donner un indice » mais reste aléatoire dans son interprétation ».
Une évidence : notre regard en dit long ! « Les yeux fermés et les sourcils légèrement froncés sont des signes de tristesse mais aussi de colère ». « La dilation de la pupille est aussi un indicateur précieux d’attention ou de plaisir » (si l’on arrive à la remarquer, malgré la distanciation physique).
Quelques repères visuels :
- Pupilles dilatées : attirance.
- Petites pupilles : hostilité, mauvaise humeur.
- Regard élargi : surprise.
- Regard se perdant au loin : introspection.
- Regard baissé : volonté de se remémorer quelque chose.
- Battement de paupières. Rapide : surprise, indignation, colère. Fréquent : adhésion, complicité, empathie ou pensées se télescopant.
- Regard fuyant : timidité, mensonge.
- Orientation du regard. A gauche : activation du processus créatif. A droite : activation du processus mémoriel.
Avant d’enfin pouvoir fermer les yeux sur ces temps obscurs, ouvrons-les sur cette mine d’information que délivre le regard. Il est le reflet direct de notre inconscient, « le miroir de l’âme » comme il est d’usage de le dire. Difficile donc de tricher avec lui, mais parfois compliqué d’en saisir toutes les subtilités.
« C’est le regard qui fait le monde » écrit Martine Delerm. Fera-t-il nos prochaines négociations ? Scotwork leur dédie ce petit clin d’œil !
*Comment voyons-nous ? Sylvie Chokron avec la contribution de Christian Marendaz (Éditions Le Pommier - 4,99 €)