La menace… telle est la tactique que semble vouloir utiliser Londres en brandissant le spectre de futurs droits de douane élevés sur des produits fabriqués dans certains pays de l’Union Européenne (Reuters), dont notamment les fromages français. Une façon « à l’américaine » de mettre en condition le camp européen pour obtenir des accords rapides.
D’après The Times de samedi dernier, Boris Johnson aurait débattu avec ses ministres de la possibilité « d’utiliser les taxes douanières comme levier afin d’accélérer les négociations commerciales avec l’U.E. Et le quotidien britannique de préciser que seraient envisagés des droits de douane de 30% sur des fromages importés de France et de 10% sur des voitures en provenance d’Allemagne. Côté anglais : la volonté de clore définitivement la période post-Brexit au 31 décembre 2020 ; côté européen : la difficulté de parvenir à un accord commercial avec Londres d’ici la fin de l’année. En effet précise BFM Business, « la Commission européenne juge le délai de la période transitoire très serré. Sa présidente Ursula von der Leyen a averti qu’il serait impossible de s’accorder sur tous les aspects et qu’il faudrait choisir des priorités ». L’enjeu est de taille. « Sans nouvel accord ou extension de la période de transition, commerce et transport, risquent des perturbations majeures », précise BFM Business.
Qui fera plier l’autre ? A l’heure où Michel Barnier met en place une véritable task force de négociateurs (JDD, 26/01/20), le négociateur en chef du Brexit pour l’U.E. ne se laisse pas impressionner et rebondit plutôt d’après Les Échos sur « les conséquences concrètes pour les citoyens européens et britanniques ». Il reste cependant positif. En octobre dernier, il précisait au journal Le Monde « que le plus important, c’est la reconstruction durable de la relation avec un pays qui va rester notre partenaire, notre ami et notre allié ».
Les effets de manche britanniques pour influer leurs interlocuteurs européens n’ont pas fini d’alimenter la caisse de résonance que sont les médias. La menace, y-a-t-il là de quoi en faire tout un fromage ? les stratégies de part et d’autre ne vont pas manquer de bientôt « s’affiner » !