Alors que le monde d’après semble lentement émerger de la tétanie, les négociations d’avant reviennent sous les projecteurs de l’actualité… Concernant le Brexit, nous sommes encore loin d’un « après » apaisé et constructif. Un serpent de mer qui continue de s’étirer d’un bord à l’autre de la Manche.
Dans le Sunday Times, Michel Barnier annonçait la couleur le week-end dernier, un peu toujours la même : « il n’y aura pas d’accord si Londres ne revient pas sur ses positions antérieures ». Le négociateur en chef de l’Europe a également taclé les négociateurs britanniques sur le fait de ne « choisir uniquement que ce qui leur convenait dans le marché unique européen ».
Et les Anglais de répliquer en reprochant à Bruxelles « d’introduire des négociations déséquilibrées qui attacheraient le Royaume-Uni aux règles et aux standards » européens, tout en dénonçant des « exigences sans précédent dans les accords de libre-échange » (Source Le Télégramme).
La tactique ne change toujours pas : utiliser les médias comme caisse de résonance pour peser ou à défaut, pour faire de l’image dans l’opinion. Ce qui change c’est bien sûr la forme des négociations… et l’image proprement dite : en visioconférence. En effet, la crise du Covid-19 n’a fait que compliquer les négociations, rappelle Le Télégramme. Trois séances ont en effet eu lieu depuis début mars, réunissant une centaine de négociateurs.
Le cycle en cours, se clôturant le 5 juin, devrait, selon Michel Barnier, « permettre de savoir si le Royaume-Uni veut quitter le marché intérieur et l’union douanière avec ou sans accord avec l’Europe ». « Les Anglais pourraient être tentés par un no deal", relate également le Télégramme. Leur calendrier électoral correspondant aux échéances des négociations, ils le le justifieraient auprès de leur opinion en en attribuant la cause au Covid-19. Alors accord a minima d’ici fin décembre ou un no deal ? Le terrain d’entente n’en est même pas au défrichage tant chacun reste sur ses positions.
L’art et la manière de garder ses distances au sens propre et figuré : une triste manière de rester dans l’air du temps… Il faudra bien, d’une manière ou d’une autre, se « réinventer » !