Conforté par un marché du travail qui leur est favorable, selon une étude de l’APEC, 62% des cadres n’hésitent plus à négocier leur salaire avant d’être recrutés à l’occasion d’un changement d’entreprise… mais la majorité d’entre eux éprouve des difficultés à se situer et se jauger financièrement sur le marché.
Comme l’écrit Fabien Soyez dans Courrier Cadres « les cadres bénéficient d’une situation de quasi emploi et les entreprises se laissent souvent la possibilité de réajuster le salaire d’entrée »… Il y a donc une réelle marge de manœuvre.
« Mais définir sa valeur » s’avère complexe annonce l’auteur de l’article. Cela même en consultant les réseaux sociaux spécialisés. « C’est à l’aide de leur salaire antérieur, de leur expérience, ou encore de leur réseau, qu’ils y parviennent » note l’APEC. Autre indicateur : la taille de l’entreprise visée et le contenu du poste.
Fabien Soyez évoque « un certain malaise » lié à ce contexte d’incertitude. L’APEC en effet, parle « d’une difficulté prégnante renforcée par une situation de faiblesse de certains candidats due à leur âge ou à leur situation professionnelle (reconversion, recherche d’emploi) ». A l’inverse des cadres plus expérimentés en matière de négociation.
D’après l’enquête de l’APEC, la question du salaire est abordée à 49% des cas lors du premier entretien mais les candidats ne sont que 15% à en faire état, cela reste l’apanage en majorité du recruteur.
Quant à la manière de négocier, bien sûr elle diffère selon les cadres : fourchette assortie d’un seuil minimum, rappel du salaire précédent et valorisation de l’expérience pour obtenir plus. Si cette dernière est plus payante selon l’APEC, elle peut être contrée par le recruteur à l’aide d’arguments tels que la grille de salaire en application dans l’entreprise et des avantages autres que le salaire (RTT, intéressement).
Les trois principaux arguments utilisés par les cadres pour négocier : leur expertise professionnelle ou leur ancienneté, leur salaire précédent et leur connaissance du secteur.
Les conseils Scotwork pour négocier son salaire :
- Savoir solidement se préparer et se situer par une parfaite connaissance des salaires à poste égal dans le secteur et dans l’entreprise visée : consulter et sourcer les multiples supports d’information qu’ils relèvent du grand public ou de l’entreprise elle-même (site, bilan, politique RSE, etc.). Appréhender également le contexte de l’entreprise, sa culture, etc.
- Savoir rebondir sur les avantages éventuellement proposés en échange d’éventuelles concessions salariales : aménagement du temps de travail, formation, intéressement, prime d’objectifs, RTT, etc. Également les proposer : préparer sa liste de souhaits à l’avance.
- Savoir se vendre pour obtenir plus mais sans se survendre : écouter et reformuler régulièrement les avancées, intervenir à bon escient et sans arrogance…