L’héritage de Johnny Hallyday… un sujet qui passionne l’ensemble des médias depuis une semaine. Une stratégie : la pression médiatique, un objectif : s’asseoir à la table des négociations. Décryptage.
Après les funérailles nationales du rocker préféré des Français, voici le revers de la médaille ou la face B du vinyle, avec la polémique qui entoure l’héritage du « taulier ». David Hallyday et Laura Smet n’auraient aucun droit sur l’héritage de Johnny, son dernier testament confirmant son vœu de ne rien léguer à ses ainés au profit de Laeticia et de ses jeunes enfants. Entre eux, désormais la guerre est ouverte… par médias interposés.
La stratégie est claire pour les ainés du chanteur : ternir l’image de veuve éplorée de Laeticia, voire la transformer en mante religieuse. Leur objectif : grâce à cette pression médiatique, la pousser à s’asseoir à la table des négociations. Contre-offensive de la part de la partie adverse avec la publication de révélations concernant les donations faites par leur père à ses ainés.
La bataille médiatique est engagée, avec un atout précieux pour les enfants « lésés » (les guillemets sont volontaires et sans parti pris) : l’opinion publique est avec eux et cela se constate notamment sur les réseaux sociaux.
Nous sommes coutumiers de l’utilisation de la pression médiatique avant une grande négociation, pour la provoquer aussi. Il s’agit en effet de mobiliser l’opinion publique en l’influençant afin de faire caisse de résonance sur les débats à suivre. Encore faut-il que cette opinion compte. Ici cela semble être le cas, puisqu’il y a contre-offensive de la veuve du chanteur. Une stratégie identique mais un objectif contraire : pas de négociation, ce qui reviendrait à mettre en cause le bien-fondé du dernier testament.
Mais cette stratégie fondée sur le déballage médiatique ne va-t-elle pas se confondre avec ses objectifs ? Un risque bien connu de toute forme de négociation… Se noyer dans la manière d’atteindre son objectif et finir par le perdre de vue.
Précisons également que toute négociation nécessite de la discrétion et de la sérénité pour avancer, donc bien loin des sirènes médiatiques. Alors cette histoire, qui n’a pas fini de tenir en haleine les médias, n’est-elle qu’un artifice destiné à prendre en otage une opinion, pour mieux influer le cours de négociations déjà en cours ? Nous pouvons en effet nous interroger sur la véritable logique de ces publications et sur leurs arrières pensées : haut de l’iceberg ou bas-fonds de l’impudeur ?
Il nous reste l’héritage musical du chanteur, c’est une part non négociable de notre patrimoine culturel. Souhaitons que les « Portes du pénitencier » se referment vite sur le sordide pour se ré ouvrir sur une musique qui adoucisse vraiment les mœurs !