« Une situation anxiogène peut-elle être bénéfique ? » Si la question cultive le paradoxe, elle est néanmoins sérieuse ! Diane Galbaud se la pose dans le magazine Sciences Humaines (n°308 – 11/18) s’appuyant sur une récente étude de l’University College of London.
Postulat de l’étude : nous privilégions plutôt les bonnes nouvelles que les mauvaises, ce « mécanisme, souligne l’auteure de l’article, dénommé biais d’optimisme, contribue à l’évidence au bien-être ». Mais peut-il nous conduire à sous-estimer les dangers ?
Grâce à des tests de mise en situation, les chercheurs ont ainsi pu démontrer qu’en générant de l’appréhension auprès des personnes testées, celles-ci évaluaient mieux les risques que celles qui avaient été conditionnées de façon plus positive.
Une seconde étude est venue confirmer les résultats de la première. Les participants : des pompiers américains pris entre deux interventions. Le fait d’être ainsi en état de qui-vive, les aidait à mieux estimer les risques.
CQFD conclut Diane Galbaud : « le stress développerait la capacité à évaluer et anticiper les dangers, grâce à une meilleure prise en compte des informations négatives ». Toutefois, précise-t-elle, « dans un environnement paisible et rassurant, cette vigilance s’avère superflue » et l’optimisme peut reprendre ses droits.
Et à la table de négociation ? Un stress à la mesure des enjeux développera-t-il votre acuité ainsi que la pertinence de vos réactions et décisions ? Un excès de pensée positive vous fera- t-il perdre le sens des réalités ? Bouteille à moitié vide ou à moitié pleine ? Quel est le bon dosage ? A consommer avec modération pour les deux ! Tout est dans la préparation et la vigilance, pour faire face au meilleur comme à l’inattendu… dans la sérénité si possible.