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L’art de la ruse… un livre aussi jubilatoire qu’utile.

Thierry Bongat
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© DR

« Un joyeux traité de pacification dans un monde colérique », ainsi Frédéric Joignot, fondateur de Libération et journaliste au Monde, résume son ouvrage consacré à la ruse : cet art non martial souvent utilisé sans l’élégance et le savoir-faire qui lui confèreraient ses lettres de noblesse. Selon l’auteur, la ruse exercée avec bienveillance et habileté, aiderait à résoudre et à sortir de bien des situations.

La ruse est vieille comme le monde rappelle Frédéric Joignot ou plutôt comme la résistance aux fâcheux de tous poils et aux empoisonneurs d’existence. Dans l’histoire, c’est l’art de déjouer les combats inutiles pour ramener la paix. D’un point de vue pragmatique, c’est l’art de vivre ensemble. Elle est de tous les temps et de toutes les civilisations, comme la malice et les subterfuges. Elle s’exerce dans tous les domaines : la guerre qu’elle écourte par des stratagèmes ; les relations amoureuses qu’elle adoucit – comme les mœurs ; la vie quotidienne qu’elle apaise.

Et l’on plonge dans ce livre avec délectation. Déjà pour son érudition : philosophie de la ruse, récits et anecdotes empruntés à l’histoire, à la littérature, à la psychologie. Ensuite pour sa facilité de lecture, son humour, son aspect pratique, voire thérapeutique, et ses enseignements tactiques pour sortir de bien des pièges (plutôt que d’en tendre !), y compris dans une négociation.

Calmer une personne agressive, rassurer un jaloux, sortir d’une scène de ménage, dérider un caractériel, tranquilliser un enfant… la ruse aurait ses vertus, si elle est utilisée à bon escient. Elle permettrait notamment de « retirer les buches sous le chaudron » comme le rappelle le Livre des 36 stratagèmes, fameux traité de stratégie chinois (- 436 av. J.-C.).

« Par la ruse, on peut prendre un lion. Par la force, pas même un grillon », rappelle un proverbe français. A lire donc tant pour contrecarrer les « vils flatteurs » qui ruseraient à vos dépens que pour étoffer avec bonheur vos connaissances en compagnie de Robin des bois, de Till l’Espiègle, de Scapin et autres goupils.

Mais attention aux apprentis sorciers, comme l’écrit l’auteure franco-canadienne, Andrée Jarret : « Tricherie revient toujours à son maître »…

 

L’Art de la ruse, pour vivre en paix avec les autres. Frédéric Joignot (Ed. Tohubohu, 20 €)

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