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Négociations du Brexit : les Britanniques à l’heure… suisse.

Thierry Bongat
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© Pixabay

Quentin Périnel révèle dans le Figaro que c’est un Suisse, expert en négociation qui conseillerait les Britanniques pour étudier leur sortie de l’Union Européenne. En effet, Michael Ambühl, un ancien diplomate suisse, a rencontré les Britanniques à plusieurs reprises pour étudier leur sortie de l'Union Européenne. Il vante notamment les avantages du modèle suisse. Revenons dans cette revue de presse, sur le contexte historique de ces négociations avant de tenter d’en discerner la préfiguration côté Anglais.

Il est vrai comme l’explique Alice Laurens dans le Journal du net, que « face à l’incertitude à l’approche du Brexit, l’économie britannique surprend par sa robustesse. Cependant, les économistes et le patronat redoutent l’inexorable montée de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, qui constituent une menace réelle et dont le premier signe visible serait un essoufflement de la consommation dans les mois à venir ».

« D’où le rôle crucial des négociations avec Bruxelles rappelle la journaliste, qui dans un premier temps concerneront les conditions de sortie du Royaume-Uni, afin d’aboutir à un accord avant le 29 mars 2019.

Trois thèmes majeurs au cœur du débat : le solde de la dette britannique de plus de 60 milliards d’euros, le sort réservé aux milliers d’expatriés européens vivant outre-manche et aux Britanniques expatriés en Europe; et le devenir de la frontière entre les deux Irlande ».

Quentin Périnel explique dans le Figaro que « pour encadrer le Brexit et sortir de l'Union Européenne dans les meilleures conditions, la Grande-Bretagne ferait appel à un expert en négociation : le Suisse Michael Ambühl, un ancien diplomate de 65 ans, qui a participé activement aux négociations nucléaires iraniennes, mais qui a également mené - durant trois ans - les négociations helvètes avec l'UE. Un choix qui suggèrerait que le modèle suisse est important pour les Britanniques ».

Enseignant l'art de la négociation et de la résolution de conflits à l'Institut fédéral de technologie de la Suisse, Michael Ambühl a notamment co écrit «EU-Wirtschaftspolitik aus Schweizer Sicht» - La politique économique de l'UE dans une perspective suisse. Durant les années 1990, il a été un membre de l'équipe qui a négocié la première partie des Accords bilatéraux entre la Suisse et l'UE. En 2001, il était négociateur en chef pour le second volet de ces accords. Il a également aidé à négocier l'accord fiscal entre la Grande Bretagne et la Suisse, en 2012.

Selon l’ancien diplomate, « Les accords suisses établissent un modèle très fonctionnel qui pourrait être adapté aux besoins britanniques ». Pourquoi ? « Parce qu'il s'agit, explique t-il dans The Times,  d'un modèle sur-mesure qui donne accès au marché et à la sécurité juridique. Le principal inconvénient de ce modèle est que nous n'avons pas de droits formels pour co décider. Nous sommes plus ou moins obligés d'accepter les lois de l'UE dans les domaines où nous avons choisi de coopérer », ajoute Michael Ambühl.

Quant à son approche de la négociation : « il est capital de ne pas aborder les négociations de façon binaire. Une approche de type tout ou rien ne serait pas appropriée pour négocier les conditions du Brexit, poursuit-il dans The Times. Au lieu de tenir de longues discussions abstraites sur des principes, il serait plus judicieux de parler de la mise en œuvre concrète des ces principes ! Michael Ambühl n'a pas caché que la flexibilité du modèle suisse pourrait offrir de nombreux avantages à la Grande Bretagne.

Dans une interview au journal helvète Le Temps, en décembre dernier conclut Le Figaro, le professeur Ambühl avait expliqué ce que le Brexit et l'élection de Donald Trump allaient changer dans la façon de négocier dans le monde. « Les paramètres de négociation changent. Le défi va encore augmenter pour le partenaire qui dispose du pouvoir de négociation le plus faible. On peut le voir d'une manière sportive et dire que c'est un challenge encore plus intéressant », avait-il alors déclaré.

L’histoire est bien en marche (sans aucun jeu de mots) et la négociation en est plus que jamais l’un des leviers incontournables, de plus en plus complexe et sportif à manier !

 

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