Poursuivons nos pérégrinations dans le monde du silence… Ainsi les temps de silence ont aussi « leurs » mots à dire. Comment utiliser et interpréter les non dits ?
Les espaces entre les mots comptent souvent plus que les mots eux-mêmes... cet adage (attribué à un moine !) nous invite durant une négociation à maintenir tous nos sens en éveil. En effet, dans un échange, les non-dits se révèlent souvent aussi importants que ce qui est exprimé verbalement : une hésitation, un geste, un regard, un silence qui s’installe, etc, autant de signes indicateurs, volontaires ou non, qu’il s’agit d’appréhender et d’interpréter efficacement.
Parfois marquer une pause, permet de laisser dire plutôt que dire, de jauger vos propres propos, voire de créer un embarras. Incontestablement, un temps de silence qui suit l’énoncé d’un argument important ou d’une proposition, renforce l’impact de votre propos. Tout comme laisser s’écouler quelques secondes avant de reprendre son propos, crée le suspense et l’attente, attire l’attention.
Un vendeur saura utiliser cette technique avant d’annoncer un rabais supplémentaire, soulignant ainsi l’effort consenti et générant l’attente.
En cas de question ou de remarque déstabilisantes, le non dit peut s’avérer être un piège inextricable en vous laissant sans voix. Pour vous en sortir, reformulez la pensée de votre interlocuteur, demandez-lui de la préciser, gagnez du temps pour répliquer « à propos » !
En résumé, les non dits peuvent devenir des atouts de votre communication, tant que leur interprétation ne prête ni à confusion, ni à l’excès. Faites de vos temps morts des temps bien vivants qui renforcent vos propos et surtout sachez ultérieurement en préciser le contenu. La recherche de compromis ne peut se faire que tout le monde y voit clair.
Le non dit : une tactique qui ne saurait se passer d’éclaircissements !