La COP23 débute aujourd’hui à Bonn pour quinze jours… Présidée pour la première fois par un Etat insulaire particulièrement exposé au réchauffement climatique, les Iles Fidji, c’est une méthode de négociation particulière venue du Pacifique qui est expérimentée : le dialogue Talanoa.
Comme le rappelle Camille Neveux dans le JDD de ce dimanche les iles Fidji livrent un combat permanent pour survivre au réchauffement climatique et elles figurent parmi les pays les moins pollueurs au monde. Et ce n’est pas un hasard si elles président aujourd’hui la COP 23 dans un contexte de retrait des Etats-Unis et alors que vingt-six pays n’ont toujours pas ratifié l’accord de Paris, tout cela dans un « climat » de plus en plus alarmant.
« Nous avons le sens de l’urgence car nous comprenons l’impact du changement climatique » résume dans le JDD Nazhat Shameen Khan, négociatrice fidjienne de la COP 23. En effet, cet archipel de 300 îles peuplé de 900 000 habitants lutte au quotidien pour sa survie : montée des eaux, épidémies, inondations, etc. 80 villages ont ainsi du être déplacés. Dans cette situation de crise, une méthode de négociation fondée sur la pédagogie, l’échange, l’écoute, le partage… les palabres. En bref : le dialogue Talanoa.
Le dialogue Talanoa est une forme de dialogue interactif explique un ouvrage collectif intitulé Dialogue participatif publié par les Nations Unies. Le terme désigne le Palabre coutumier au Pacifique Sud. Cette méthode d’échanges procède des mêmes principes que le dialogue réflexif et le questionnement positif. Il est cependant moins structuré et plus intuitif, chaque participant rebondissant sur les arguments avancés durant la discussion et la négociation.
Selon les Nations Unies, « La formule présente l’avantage d’amener les participants à assouplir leurs positions et à revisiter leurs idées en les confrontant à celles des autres. Ce style de dialogue privilégie l’échange et la participation, la découverte de points communs et la communion spirituelle autour d’un sens partagé ».
Authenticité, sincérité, confiance, respect mutuel sont les maitres mots du dialogue Talanoa. Face aux enjeux de la COP 23, on ne peut que souhaiter que cette manière de dialoguer, finalement pas si exotique que ça, fasse ses preuves et permette de déboucher sur des accords décisifs. Car comme le rappelle la délégation française à Bonn : « on ne triche pas avec la planète »… Et cela commence par ne pas tricher avec soi-même.
Mais trêves de palabres : du concret !