Quand l’on constate aujourd’hui que notre capacité d’attention est estimée à 8 secondes, il y a de quoi s’inquiéter du bon déroulé de nos négociations et des talents à mettre en oeuvre pour retenir l’attention de notre auditoire et enfin son intérêt. Concentrons-nous !
Le magazine Sciences Humaines consacre son édition de décembre à la psychologie de l’attention et aux moyens de lutter contre la dispersion. Dans son éditorial, Jean-François Dortier annonce la couleur : « En quelques années, la capacité d’attention serait passée de 12 à 8 secondes », ce que révèle une étude canadienne publiée en 2015 et qui a fait le tour du monde depuis. « En cause, commente le journaliste, les Smartphones, les courriels et les écrans qui font de nous des êtres hyperconnectés, incapables de se focaliser plus de quelques secondes sur un sujet. »
En effet, l’homme moderne croule sous une avalanche constante d’informations et de sollicitations en tous genres, ce que J.-F. Dortier qualifie de « zapping mental incessant ». Et il aurait même tendance à se complaire dans cette dispersion pour ne pas affronter sa propre réalité, ses angoisses, voire une solitude parfois aussi vecteur d’un recul bénéfique par la méditation.
Seule solution évidente pour se retrouver et se recentrer : la déconnexion… facile à dire et moins à vivre, tant les bruits du monde exigent que l’on leur prête l’oreille et que l’on leur fasse écho. Prenons l’exemple d’un courriel, la moyenne de temps de réponse se réduit de plus en plus (moins d’un quart d’heure pour un cadre supérieur) tandis que le rythme des courriers numériques est de plus en plus effréné. Avec les Smartphones, nous frôlons l’overdose et l’addiction. Et que dire du fait de « réfléchir » à la vitesse de la lumière et donc du risque d’aller dans le mur.
Asseyons-nous un instant à notre table de négociation. Au préalable, pour mieux nous concentrer, nous aurons fait le vide en patientant dans la salle d’attente et aurons visualisé le bon déroulé de la réunion à venir. Nous aurons bien sûr évité de nous laisser distraire en consultant nos mails ou en surfant compulsivement sur notre Smartphone. Durant la réunion, il sera en mode avion et rangé. Vous devez être tout à votre affaire et à votre interlocuteur, même si lui se laisse distraire… Soyez patient, les yeux dans les yeux, oreilles grandes ouvertes et pas d’écran entre vous.
Votre vigilance est impérative et fait appel à tous vos sens pour capter le moindre signal venant de votre interlocuteur, cela sans aucune pollution extérieure. En bref, ne perdez jamais de vue votre objectif et ce qui le sert.
Et si vous avez un moment, lisez donc l’édition de décembre du magazine Sciences Humaines… Elle réclame toute votre attention !