La loi Macron, en France, qui élargit les ouvertures dominicales dans les zones touristiques et commerciales, pose comme principe la conclusion d'un accord avec les organisations syndicales (Le Point.fr). Depuis la parution des décrets en septembre, des négociations se sont ouvertes dans de nombreuses enseignes, mais encore peu ont abouti. Sommes-nous dans une situation de blocage ou le gouvernement a t-il une botte secrète pour faire enfin avancer les choses ?
Fin janvier, Le Point s’interroge sur la faisabilité du travail dominical ( lire l’article complet en cliquant ici). En effet, le président de l'Union du grand commerce de centre-ville, Claude Boule, regrette que les négociations autour du travail dominical traînent (AFP). La négociation avec les syndicats sur l'ouverture des commerces le dimanche « était un pari impossible, voire perdu » redoute Claude Boule.
Des négociations qui vont dans le mur ?
Chargé de négocier un accord de branche pour les grands magasins, Claude Boule a souhaité que l'ouverture le dimanche soit un préalable à la négociation. "Il faut simplement dire que le dimanche, on a le droit de travailler, et qu'un an après, on est obligé d'avoir négocié un accord et non le contraire."
"La situation est bloquée et nos partenaires syndicaux nous disent non non non", déclare t’il sur RTL, regrettant de la part de certains syndicats "une espèce de blocage sur des positions héritées du passé, des postures entre organisations ».
L’exemple de la FNAC.
Validée par certains syndicats, l’ouverture dominicale des magasins FNAC a cependant été rejetée par la CGT, SUD et FO ( normandie-actu.fr, cliquez ici), syndicats majoritaires. Position qui met un terme à de longues négociations. Leurs arguments : recul social, nouvelles embauches peu suffisantes, pas de repos compensateur prévu, inégalités salariales entre les « travailleurs du dimanche » et les autres.
Le référendum, l’arme secrète du gouvernement.
Francis Brochet dans l’alsace.fr ( cliquez ici) met en avant une solution gouvernementale qui pourrait sortir les négociations sur le travail dominical de l’impasse : contourner l’opposition des syndicats majoritaires, en s’appuyant sur une majorité de salariés. Comment grâce à un référendum interne. C’est ce principe qui devrait être inclus dans la loi Khomri.
En effet, écrit Francis Brochet, « dans l’épais dossier de révision du Code du travail, le gouvernement a glissé une petite révolution résumée d’un mot ; référendum », précisée par la ministre du Travail Myriam El Khomri : un accord soutenu par des syndicats représentant 30 à 50 % des salariés d’une entreprise, pourra être rendu « contraignant » par référendum. Ainsi la ministre du Travail affirme t’elle son ambition de « renforcer les acteurs, pas de contourner les organisations syndicales ». Juste celles qui semblent nuisibles à toute évolution, pourrait-on ajouter. « Il faut se « donner cette capacité d’entendre aussi les salariés », et permettre l’avènement du « principe majoritaire », a justifié la ministre.
On s’en doute, ce principe de référendum est plus que contesté… Une manière d’affaiblir le syndicalisme ? Il est vrai qu’il déjà mis à mal par sa perte d’influence au sein de l’entreprise. Aujourd’hui moins de 8% des salariés sont officiellement adhérents à un syndicat contre 40% en 1950 (source: autonote.net).
(R)évolution ?
Le travail dominical : une évolution toujours attendue mais au virage par certains syndicats. Pourra-elle se faire via la révolution du référendum ? Des négociations qui en cachent bien d’autres ! A suivre.