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Négocier avec ses enfants : manipuler à bon escient ?

Thierry Bongat

En cette période de rentrée, pas évident de reprendre la main sur ses enfants habitués  à des horaires plus aléatoires et à une certaine oisiveté durant de longues vacances d’été. Christophe Carré, auteur d’Obtenir sans punir et des Secrets de la manipulation positive avec les enfants (Eyrolles) s’interroge dans la revue Sciences Humaines n°265 : faut-il marchander avec les enfants ? Si le coup de la « carotte » n’est pas un idéal, mieux vaut s’inspirer selon l’auteur, de techniques de manipulation.

Laxisme, indifférence ou gant de fer ? Faut-il être un « ami » pour son enfant ou un dictateur ? Comment doser sévérité et tolérance ? Pas facile d’être parent ! Ce que 75% des Français avouent dans une enquête Ipsos en 2011.  Dans cette même enquête, près de sept parents sur dix avouent manquer d’autorité, souvent confondue avec l’autoritarisme ou la violence. Si le chantage et le marchandage avec les enfants ont mauvaise presse, il sont souvent utilisés et restent ponctuels, précise Christophe Carré. Mais ils ne s’inscrivent pas dans une démarche d’autonomie.

L’auteur propose de déclencher le « bon vouloir » de l’enfant par l’action. En effet, un acte en apparence anodin aura pour effet de l’engager à changer son comportement en douceur, plutôt que de le soumettre à un pouvoir parental absolu. Ainsi, Christophe Carré trace quelques pistes :

  • La stratégie des petits pas : pour influencer un enfant, il est beaucoup plus efficace d’obtenir de lui en douceur une action peu coûteuse qui va le préparer à des actions plus engageantes.
  • Qui peut le moins peut le plus. Demander un petit service à l'enfant sans le contraindre le poussera à en faire un peu plus et c’est lui qui l’aura décidé.
  • Créer des conditions favorables aux bons comportements. Par exemple, vous souhaitez qu’il consomme davantage de fruits plutôt que des barres chocolatées. Valorisez et préparez les premiers et facilitez-en l’accès. Quant aux seconds, sans les cacher, compliquez-en l’accès.
  • Sur le non négociable, la liberté de choix. L’enfant, tout comme l’adulte, aime pouvoir choisir et pourvoir disposer de plusieurs options. Ainsi, l’hygiène est-elle non négociable. Veux-tu prendre ta douche maintenant ou juste avant le dîner ? La douche est non négociable mais l’enfant a la liberté de choisir de la prendre à deux moments différents. La décision lui appartient.

Le mot "manipulation" pourrait rebuter pour des raisons morales et c'est un mot qui sent bon le souffre ! Pourtant, Christophe Carré en souligne l’usage dans de nombreuses familles : chantage, culpabilisation, marchandage… Pour l’auteur de l’article, utilisée à bon escient, elle nourrit les relations parents-enfants.

À chacun d’élever ses enfants comme il l’entend et en accord avec son éthique !

 

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