Retour sur le triste spectacle des
négociations autour de la loi travail qui menace non seulement
l’économie, ses acteurs, mais aussi l’Euro de football.
Comme le précise le Monde.fr aujourd’hui, « le gouvernement n’en a
pas terminé avec la contestation de la loi travail. Après les
carburants, le secteur des transports s’apprête à vivre une semaine
agitée avec des appels à la grève, reconductibles, lancés pour des
motifs mêlant revendications internes et opposition à la loi
travail ».
À ce « train » là, le triste spectacle de la rue
risque de l’emporter sur celui jubilatoire de l’Euro de football
pris, comme les usagers des transports et les automobilistes, en
otage. Eric Ferreres, spécialiste en relations sociales et en droit
du travail s’interroge dans les Echos.fr
(cliquer ici) sur « ce spectacle pitoyable en matière de
négociation et de dialogue social. »
« Attaque sur les personnes, postures, refus de rechercher un
éventail de solutions, absence de critères objectifs pour évaluer
le résultat, utilisation de moyens déloyaux... les négociations
sociales autour de la loi Travail, portée par Myriam El Khomri, ont
été désastreuses. La faute revient au gouvernement, mais aussi aux
syndicats et aux organisations patronales » écrit Eric
Ferreres.
L’auteur stigmatise ainsi le passage en force du gouvernement qui
n’a pas respecté une phase de concertation avec les partenaires
sociaux pourtant prévue par la loi dans ce domaine. Celle-ci visant
à permettre l’ouverture d’une négociation. Quant aux acteurs
syndicaux et patronaux, il nous offrent une véritable « cacophonie
syndicale » avec leur « incapacité à se mettre d’accord sur les
désaccords, l’illisibilité des positions des uns et des autres,
l’incapacité à sortir du rapport de force et de la surenchère pour
certains, mais aussi l’accompagnement grossier et téléguidé pour
d’autres ».
Ce qui illustre pour le spécialiste en relations sociales «
l’incapacité des acteurs sociaux à penser le développement social
comme moteur du développement économique ». « Encore fallait-il,
conclut Eric Ferreres, "que les acteurs n'oublient pas que la
négociation est un processus de codécision entre des acteurs
interdépendants ayant des points de vue différents et qu'il est
mortifère de négocier sur des positions ».
Alors ces négociations improbables sur la loi travail : une
démonstration de plus que réformer dans ce pays est
impossible, un sinistre jeu de rôle hélas bien réel dans
lequel chacun campe sur ses positions, une farce à la française qui
ne fait rire personne… assurément le contre exemple de tout ce que
Scotwork enseigne dans ses stages !
Quant à l’Euro de Football, il s’annoncerait comme la météo du
jour : maussade. Mais tous les espoirs sont permis, après la pluie,
le beau temps !