La négociation pourrait bien être le mot clé qui régira demain les rapports sociaux dans les entreprises. C’est en effet l’une des grandes ambitions de la nouvelle loi Travail… Mais en cette rentrée sociale, il semble que nous en soyons encore à l’heure de la négociation distributive même si l’on attend les décrets d’applications de notre fameuse loi.
Comme le rappelle le remarquable et jubilatoire site TTSO , Le Monde consacrait la semaine dernière un long article à des chiffres édifiants concernant la Loi Travail : 210 jours de débat et de mobilisation, 7 syndicats hostiles, 14 journées nationales d’action, 4.000 stations-service mises à sec, 896 gardes-à-vue, 5 versions du texte, 7.000 amendements, 3 recours au 49.3.: « tout ça pour un texte dont la principale innovation est de permettre aux entreprises (dans certains domaines seulement) de négocier avec leurs salariés les accords adaptés à leurs situations propres (et non de laisser à la loi le soin de décider ce qui est bon pour elles et eux) ».
Il semble qu’avant qu’une négociation en bonne et due forme régisse les rapports intra entreprises, la rue reprenne quant à elle une forme de négociation que nous pourrions qualifier de distributive, compétitive ou plus clairement conflictuelle… Où les accords obtenus seront la résultante d’une logique gagnant-perdant. Une spirale infernale où finalement, on peut se demander qui sera gagnant ou perdant : les usagers, les salariés, les pouvoirs publics, les entreprises… le pays ? À chacun son idée et sa réponse selon ses convictions.
Cela ne n’engage que l’auteur, mais cela ressemble fort à un jeu de qui « perd perd », sauf qu’il ne s’agit pas là d’un jeu mais de répondre à de véritables enjeux.
Il faut donc savoir garder raison… La négociation raisonnée n’est-elle pas la plus raisonnable ! C’est en tout cas notre « raison » d’être !
PS : Illustration : Merci pour cette vision de la négociation distributive (de baffes) extraite des aventures de notre plus illustre Gaulois, après Vercingétorix, quoique... Chez Scotwork, nous sommes fans de Goscinny et d'Uderzo !